Vous avez probablement déjà entendu parler de la gestion du changement. Ce terme est partout, à tel point qu’on se demande s’il ne sert pas simplement à justifier des réunions interminables avec des consultants. Mais en creusant un peu, on découvre que cette notion est essentielle, surtout quand il s'agit de la transition écologique et sociale des entreprises. Eh oui, ce n’est pas qu’une mode, c’est un vrai défi ! Alors, accrochez-vous, on vous explique tout.

1. La gestion du changement, késako ?

La gestion du changement, c’est un peu comme un guide pour aider une entreprise à passer du point A (le "business as usual") au point B (un futur plus vert, plus social, plus… tout !). Et pour y arriver, on ne se contente pas de lancer deux ou trois e-mails aux collaborateurs. Non, il faut une approche structurée et des méthodes éprouvées. Parmi les plus populaires, on retrouve la méthode de John Kotter, développée dans les années 90 (oui, elle est toujours d’actualité) et le Management 3.0, plus récent et orienté vers l’humain.

Kotter en 8 étapes :

  • Créer un sentiment d’urgence : Rien de tel qu’une petite claque de réalité pour réveiller tout le monde. Les données sur le climat ? Parfait.
  • Former une coalition : On rassemble les leaders influents, ceux qui peuvent faire bouger les choses.
  • Développer une vision : Une vision claire et inspirante du futur, comme un phare pour éviter les récifs.
  • Communiquer la vision : Et là, on parle, on répète, on martèle la vision à tous les niveaux de l’entreprise.
  • Supprimer les obstacles : On identifie ce qui pourrait coincer et hop, on dégage les obstacles.
  • Générer des petites victoires : Des succès rapides pour garder la motivation. On ne va pas gravir l’Everest en un jour !
  • Consolider les gains : On évite le retour en arrière, on continue à aller de l’avant.
  • Ancrer les changements : Le but est que le changement devienne la norme, un réflexe.

Management 3.0, c’est quoi ?

Jurgen Appelo, lui, a carrément créé un monstre (littéralement) pour illustrer sa vision du management moderne. Son approche repose sur trois grands principes :

  • Engager les gens : L'humain est au cœur de la réussite, surtout quand il s'agit de sauver la planète.
  • Améliorer le travail : Chacun a la clé pour améliorer le système, mais encore faut-il leur donner cette opportunité.
  • Satisfaire le client : Une satisfaction client en phase avec des valeurs durables et responsables, bien sûr.

En bref, le rôle du manager n’est plus de gérer les gens, mais de gérer le système pour que les équipes puissent s’épanouir. Un changement de mentalité radical.

2. Transition écologique : un changement comme les autres ? Pas vraiment.

Alors, pourquoi une transition écologique, sociale et économique est-elle différente d'un projet IT ? Parce que vous ne touchez pas seulement à quelques outils, mais bien à toute l'entreprise, de sa culture à ses pratiques quotidiennes. Et surtout, vous touchez aux valeurs profondes des employés.

Prenons un exemple concret : modifier un logiciel, c'est relativement simple (quoique frustrant). Mais convaincre des personnes que leurs actions ont un impact direct sur la planète, c'est une autre paire de manches. C'est là qu'entre en jeu la gestion des émotions : les collaborateurs passent par des phases de déni, de colère, et même de dépression. Et c'est tout à fait normal !

La courbe du deuil adaptée à la transition écologique, ça vous dit quelque chose ? Non ? Eh bien, vous allez la découvrir…

3. Les défis émotionnels d’une transition : un vrai ascenseur émotionnel

Vous connaissez peut-être la courbe du deuil. Cette bonne vieille amie qui nous explique pourquoi on passe par tous les états avant d'accepter une mauvaise nouvelle. Eh bien, cette même courbe s'applique à la transition écologique en entreprise, selon la théorie développée par Charlotte Orliac en 2022.

Voici comment ça se passe :

Phase 1 : La descente aux enfers

  1. Le choc : La prise de conscience de la crise écologique. Oups. On ne peut plus ignorer que ça va mal.
  2. Le déni : "C’est pas si grave, ça va se régler tout seul." Ah, le bon vieux déni !
  3. La colère : "Pourquoi on n'a rien fait plus tôt ?" Oui, c’est rageant.
  4. Le marchandage : "Si on change juste un petit truc, ça ira mieux, non ?" Spoiler : non.
  5. La dépression : Là, on touche le fond. "C’est trop tard, on n’y arrivera jamais."

Phase 2 : La remontée (ouf, enfin)

  1. L'acceptation : OK, il va falloir changer, et on va le faire.
  2. Le pardon : On arrête de chercher des coupables et on passe à l’action.
  3. La quête de sens : On se reconnecte à ses valeurs et on trouve une nouvelle motivation.
  4. La sérénité : On accepte le changement, on s’adapte, et on avance ensemble.

Vous voyez, ce processus n’est pas linéaire. Les gens peuvent revenir en arrière, replonger dans la colère ou le déni, surtout face à de nouvelles informations. Mais à chaque cycle, ils reviennent plus forts, plus résilients.

4. Et la fin du projet, c'est quand ?

La mauvaise nouvelle, c’est que ce type de transition n’a pas de fin claire. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a toujours de nouvelles victoires à célébrer. Aujourd'hui, on gère les déchets ; demain, on s'attaque aux fournisseurs.

Le secret ? Fixer des jalons, célébrer les petites victoires et maintenir une communication transparente. Sinon, c'est l'épuisement assuré pour les équipes.

5. Le rôle crucial de la direction

Enfin, la direction joue un rôle clé. Vous savez, ces personnes qui disent "faites ce que je dis, pas ce que je fais" ? Eh bien, ça ne marche pas ici. Si la direction n'est pas engagée à 100 % et ne montre pas l'exemple, toute l'entreprise suivra son mauvais modèle.

Il ne s'agit pas seulement d'approuver un projet de transition, mais d’incarner ce changement à chaque niveau. La mobilisation de tous, des employés aux partenaires, est essentielle. Et ça, c’est un vrai changement de paradigme.

En conclusion

La transition écologique et sociale en entreprise, ce n’est pas juste un autre projet à cocher sur la liste. C’est une transformation profonde, à la fois émotionnelle et culturelle. Et comme pour toute grande aventure, il y aura des hauts et des bas, des victoires et des moments de doute. Mais une chose est sûre : les entreprises qui s’y engagent ne seront plus jamais les mêmes.

Alors, prêt(e) à faire le grand saut ? 🌍

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Daphné Vlerick

Co-fondatrice de Pulsitive.impact